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Jérôme au pied des Laurentides, aux portes de cette vallée si grande et si fertile de l’Ottawa, lui ouvrait la perspective d’un vaste champ pour l’exercice de son patriotisme. Il voulut se convaincre par lui-même des ressources du pays, et, dans ce but, il organisa une exploration pour aller aux confins de la vallée. Il en revint persuadé que cette immense plaine devait être le berceau d’une population nombreuse et vigoureuse, dont le travail et les besoins alimenteraient un commerce important.

Il songea immédiatement à un chemin de fer qui, en se rendant jusqu’à la Gatineau, ferait plus tard couler le commerce de ces contrées dans le sein de Montréal, tout en encourageant la colonisation ; car il avait trouvé, dans son voyage, des terres fertiles et des richesses forestières et minérales considérables. Il songea aussi à cette foule de bras vigoureux qui, après avoir reçu de la patrie tant de faveurs, s’en allait enrichir l’étranger, tandis que notre pays leur offrait de si inépuisables ressources à exploiter. « Chaque sujet qui s’éloigne de l’ombre bienfaisante du drapeau anglais, disait-il, c’est une perte pour le pays, un malheur pour le sujet. »

« Mais avant de parler d’un chemin de fer, il fallait créer des routes pour alimenter cette voie ; aussi s’occupa-t-il de faire ouvrir des chemins de colonisation. Les hommes publics savent ce qu’il en coûte pour obtenir des faveurs d’un gouvernement qui, malgré son patriotisme et sa bonne volonté, ne peut aller aussi vite qu’il le voudrait dans la distribution de l’argent.