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Page:Anonyme - Le Roi du nord, biographie et portrait, 1891.djvu/8

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était celui qui consentait à l’aider dans sa grande œuvre de colonisation.

Citons un exemple :

Il y a environ quinze jours, un journaliste de ses amis, lui dit en plaisantant :

Eh bien ! monsieur le curé, dites-moi donc sincèrement, combien de fois avez-vous modifié vos opinions sous les divers gouvernements à Québec ou à Ottawa ?

Le spirituel curé lui répondit alors dans le langage imagé des enfants du Nord :

« Mais, mon cher ami, tu sais aussi bien que moi, que le curé Labelle voyage toujours dans la même charrette. La seule différence qui reste dans les moyens de transport, c’est que tantôt il attèle un cheval bleu, tantôt un cheval rouge, voilà tout. » Cette fine repartie caractérise admirablement bien les idées qu’il entretenait en politique.

Il n’avait qu’une sublime ambition : le succès de l’œuvre de la colonisation.

Une autre circonstance qui montre bien la largeur d’idées de Mgr Labelle, son dévouement complet à la mission toute patriotique qu’il avait entreprise, c’est son acceptation du poste si difficile de sous-ministre de l’agriculture et de la colonisation.

Il avait travaillé auprès de tous les gouvernements qui se sont succédé, pour faire fructifier son œuvre de prédilection. À l’avènement du gouvernement Mercier, il reprit sa tâche comme si aucun changement n’était survenu. Mais il se trouva tout à coup en face d’une situation qu’il n’avait pas prévue. — « Vous connaissez, lui dit-on,