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notes et corrections

Br[o]ons, qui semble s’offrir, serait une erreur. Il ne peut en effet être question ni de Broons, qui appartint plus tard à la famille de du Guesclin, ni de Broons-sur-Vilaine, tous deux fort éloignés de Nantes. Tout indique que le château dont le nom a été altéré était situé à Nantes même ou dans les environs. La copie de Ste-Geneviève porte même cette note : « Brons, ancien château de Nantes. »

Nous avons cherché inutilement, soit dans l’ancienne enceinte de Nantes, soit sur la Loire, au dessus ou au dessous de cette ville, un lieu fortifié qui pût convenir à l’explication de ce passage. Parmi les châteaux que l’on peut proposer avec vraisemblance, nous citerons celui de Begon, près Couëron, que nous signale M. de la Nicollière-Teijero, archiviste de la ville de Nantes. Ce château, Castrum Begonis, a figuré dans les invasions normandes et pourrait se rattacher à l’élément historique de la chanson. Cf. D. Morice, Pr., I, 138, 281, 282, 408.

Nous mentionnerons une théorie de M. Bizeul qui viendrait à point résoudre la difficulté en permettant de chercher le château en question, non dans le voisinage du Nantes actuel (portus Nannetum), mais à Blain (civitas Nannetum), dont le château s’appelait au XIIe siècle Blaen.

Dans cette hypothèse, on pourrait dire que le château de Blain, qui se trouve dans le pays de la Mée, est en effet du domaine des traditions familières à l’auteur d’Aquin. Blain a été assez important à l’époque romaine pour avoir pu conserver au moyen âge un certain renom comme Corseul, Cesson, Carhaix, qui figurent dans l’itinéraire de cette chanson. Le peu d’importance du château proprement dit, même après sa reconstruction par Alain Fergent, en 1108, justifierait encore le « petit et bel » du vers 2165.