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LES AVENTURES DE TIL ULESPIÈGLE

CHAPITRE XLIV.


Comment Ulespiègle fait à un paysan une soupe à
l’huile de poisson, et pense que c’est
assez bon pour lui.



Ulespiègle avait fait bien des malices à des cordonniers, non seulement en un endroit, mais en plusieurs. Après avoir fait celle qu’on vient de lire, il s’en alla à Staden, où il s’engagea encore chez un cordonnier. Le premier jour, comme il se mettait à la besogne, son maître s’en alla au marché acheter une charge de bois, et promit au paysan de lui donner une soupe par-dessus le marché. Il amena le paysan avec son bois devant sa porte ; sa femme et sa servante étaient sorties, et il n’y avait chez lui qu’Ulespiègle, qui était en train de coudre des souliers. Comme le cordonnier avait besoin de retourner au marché, il dit à Ulespiègle de prendre ce qu’il trouverait et de faire une soupe au paysan, et qu’il y avait de quoi dans le garde-manger. Ulespiègle dit qu’il le ferait, et le paysan déchargea son bois et entra dans la maison. Ulespiègle tailla de la soupe dans une écuelle, et comme il ne trouvait pas de graisse dans le garde-manger, il s’en alla à l’endroit où était l’huile de poisson, et prit de cette huile pour assaisonner la soupe du paysan. Celui-ci se mit à manger. Il s’aperçut bien que cela sentait mauvais ; mais il avait tel-

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