de faire les choses comme on lui dit. Il est parti, et il a mis nos chaises et nos bancs au feu, et a fait bouillir ainsi le cuir jusqu’à le mettre en bouillie. » La femme se mit à pleurer et dit : « Courez vite après lui ; rattrapez-le et ramenez-le ! – Non, dit le tanneur, je n’ai pas envie de le ravoir : qu’il reste où il est jusqu’à ce que je l’envoie chercher ! »
CHAPITRE LVII.
en lui donnant une cruche d’eau pour une
cruche de vin.
tant venu à Lübeck, Ulespiègle se conduisait
prudemment et s’abstenait de mal faire, car
la justice était très sévère en cet endroit. Il
y avait alors à Lübeck un sommelier du cellier du
Conseil, qui était très hautain et orgueilleux. Il s’imaginait
qu’il n’y avait personne d’aussi sage que lui,
et il ne se gênait pas pour dire et faire répéter qu’il
serait curieux de voir quelqu’un qui pourrait le
tromper et mettre son habileté en défaut. Cela vexait
bien du monde. Lorsque Ulespiègle connut la vanité
de ce sommelier, il ne put résister à son naturel, et se
dit qu’il éprouverait le personnage. Il prit deux cruches
exactement semblables. Il en remplit une d’eau,
et laissa l’autre vide ; puis, portant la cruche pleine
sous son manteau et l’autre à découvert, il s’en alla