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LES AVENTURES DE TIL ULESPIÈGLE

piègle, si ce que je te dirai n’est pas de ton goût. Voici ce que je dis : « En avant la bourse, et paye le monde ! » Comment trouves-tu cela ? Est-ce de ton goût ? – Ces paroles me plaisent beaucoup, dit le boucher ; par conséquent elles sont de mon goût. » Alors Ulespiègle dit à ceux qui étaient autour d’eux : « Chers amis, vous avez bien entendu ; ainsi le rôti est à moi. » Puis il le prit et l’emporta, et dit au boucher en se moquant de lui : « Voilà que j’ai encore pris un rôti, comme tu me l’avais dit. » Le boucher restait tout confus et ne savait ce qu’il devait répondre, ayant été attrapé deux fois ; et il dut supporter les railleries de ses voisins, qui étaient là et qui se moquaient de lui.



CHAPITRE LXII.


Comment, à Dresde, Ulespiègle se fit garçon menuisier,
et ne mérita pas beaucoup d’éloges.



Bientôt Ulespiègle quitta le pays de Hesse, et s’en alla à Dresde, près de la forêt de Bohême, sur les bords de l’Elbe, et se fit passer pour un ouvrier menuisier. Un menuisier qui avait besoin d’ouvriers, parce que les siens avaient fini leur service et étaient partis, l’engagea comme ouvrier. Or il y avait une noce dans la ville, où le menuisier était invité. Il dit à Ulespiègle : « Mon cher garçon, il faut que j’aille à la noce, et je ne reviendrai