tout ce qu’il avait dans le corps ; il se trouva très malade, au point que l’aubergiste et les autres hôtes croyaient qu’il s’était empoisonné avec la pomme cuite. Ulespiègle dit : « Ce n’est pas du poison ; c’est seulement pour lui nettoyer l’estomac, car à un estomac glouton rien ne profite. S’il m’avait dit qu’il voulait avaler cette pomme si goulûment, je l’aurais averti ; car dans les œufs à la coque, il n’y avait pas de mouches ; mais il y en avait dans la pomme, et il faut qu’il les rende. Le Hollandais, voyant qu’il n’y avait pas de danger, se rassura, et dit à Ulespiègle : « Tu peux manger et cuisiner ce que tu voudras ; je ne mangerai plus avec toi, quand même tu aurais des grives. »
CHAPITRE LXXXVII.
pots de terre, au marché de Brême.
uand Ulespiègle eut joué ce tour, il s’en
alla à Brême, chez l’évêque, dont il était
le boute-en-train et qui l’aimait beaucoup,
parce que toujours il faisait quelque nouvelle malice,
ce qui prêtait à rire à l’évêque. Aussi l’hébergeait-il
ainsi que son cheval. Alors Ulespiègle fit comme s’il
était las de sa mauvaise vie, et voulut aller à l’église.
L’évêque se moqua de lui et finit par le mettre en
colère, mais il persista et sortit pour aller à l’église.