Page:Anonyme - Macaire, chanson de geste.djvu/107

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Préface.

mais dont d’autres doivent marquer de petites inexactitudes de transcription, et ici je suis disposé d’avance à tenir ces erreurs pour miennes et à les prendre à mon compte. J’ai fait ma copie à Venise en quelques jours, avec l’aide de mon confrère et ami M. de Montaiglon, et malgré l’attention que nous avons apportée à ce travail rapide, il y a tout lieu de croire que M. Mussafia, qui a eu à Vienne le manuscrit de Venise à sa disposition et qui était ainsi dans de meilleures conditions que nous, soit pour la transcription, soit surtout pour la révision des épreuves, a dû être plus rigoureusement exact. Ce que j’en dis d’ailleurs est par simple scrupule, le sens demeurant le même quand çentilment, par exemple, se trouve d’un côté écrit par un a et de l’autre par un e, double orthographe que le même scribe employait le plus souvent au moyen âge. Dans un texte comme celui-ci, qui ne peut jamais devenir un testo di lingua, de telles différences ne sauraient tirer à conséquence.

M. Mussafia, dans la préface qu’il a mise en tête du poëme de Macaire, s’est surtout proposé d’en étudier le langage, ce langage étrange qui n’est ni du français ni de l’italien, qui participe de l’un et de l’autre, et qui, en somme, est un chef-d’oeuvre de barbarie ; mais la barbarie elle-même a sa grammaire telle quelle, et c’est là sans doute ce que le jeune philologue a voulu constater. Il me paraît y avoir aussi bien réussi que le sujet le permettait.

    texte réunis par M. Mussafia sont séparés à dessein dans ma lecture.