Page:Anonyme - Macaire, chanson de geste.djvu/155

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hors du royaume. Après quoi, vous reviendrez. — À vos ordres, sire, » répond Aubri ; et sans plus tarder il se fait seller un palefroi, s’arme seulement de son épée, et prend sur son poing un épervier. Il était suivi d’un lévrier qui ne le quittait jamais. La reine, montée aussi sur un palefroi, part avec lui et tous deux se mettent en route, au grand regret de chacun, et même du roi. P. 55-63.

Dans le même temps, Macaire court à son hôtel, s’arme des pieds à la tête, et sort de Paris à l’insu de tous, chevauchant sur les traces d’Aubri, qui chemine sans crainte avec la reine. Après une longue traite, ils arrivèrent à une fontaine, près d’une grande forêt. La dame voit jaillir l’eau et prie Aubri de la descendre en ce lieu : « Je, suis si lasse, dit-elle, que je sens le besoin de boire. » Aubri se prête à son désir, la prend dans ses bras et la dépose près de la fontaine. La dame s’y abreuve, s’y lave les mains et le visage, puis lève les yeux et aperçoit Macaire qui arrive en grand hâte. Jamais elle ne ressentit pareille douleur : « Aubri, s’écrie-t-elle, malheur à nous ! Voici le traître qui m’a fait bannir du royaume des Francs. — Soyez sans crainte, répond Aubri, je saurai bien vous défendre. » Mais voici venir Macaire : « Tu ne l’emmèneras pas, dit-il à Aubri, et je disposerai d’elle à mon gré. — Non certes, répond Aubri, ou auparavant tu feras connaissance avec le tranchant de mon épée. Quand l’empereur et le duc Naimes et le Danois sauront pourquoi tu m’as suivi, toutes tes richesses ne te sauveront pas des fourches. Arrière ! et ne cours pas à ta perte ! — Tu ne l’emmèneras pas, dit Macaire, et si tu veux te défendre, tu vas mourir