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Sommaire.

tour : ils trouvent que ce chien ressemble fort à son lévrier. Rentré à son hôtel, Macaire se fait panser, et dit à ses gens : « Quand je retournerai au palais, si par aventure le lévrier y revenait, que chacun de vous s’arme d’un bon bâton, et faites en sorte qu’il ne puisse m’approcher. » P. 71-75.

Cependant le chien a mangé le pain qu’il a emporté ; après avoir longtemps souffert la faim, il reprend le chemin de Paris et arrive une seconde fois au palais à l’heure du dîner. Macaire est à table, le visage encore enveloppé. Il se montre pour détourner les soupçons. Le chien s’élance de nouveau vers lui ; mais le traître est défendu par les siens. Le lévrier prend encore du pain et s’en retourne près de son maître. P. 75-77.

« Sire, dit le duc Naimes à Charlemagne, voilà qui est on ne peut plus étrange. Il faut savoir à quoi nous en tenir, et pour cela nous tenir prêts à suivre le chien quand il reviendra. — Ainsi soit-il, » dit l’empereur. Le lévrier, poussé par la faim ne tarde pas à revenir et cherche encore à atteindre Macaire, dont les gens s’apprêtent à le repousser. Mais le duc Naimes les arrête : « Sur votre tête, s’écrie-t-il, ne le touchez pas ! » Ils obéissent, et l’empereur, le duc Naimes, le Danois et nombre d’autres barons montent à cheval au plus vite pour suivre le chien. Ils arrivent derrière lui au bois près duquel Aubri est tombé, et où son corps répand une grande puanteur. Ils voient le chien sur son maître, et dans un pré, non loin de là, reconnaissent le palefroi d’Aubri. P. 77-79.

« Ah ! noble roi, s’écrient les barons, quel malheur !