Page:Anonyme - Macaire, chanson de geste.djvu/163

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Macaire, et si serré qu’il ne peut bouger. Le roi le prie doucement de lâcher prise pour l’amour de lui, et le lévrier obéit aussitôt, comme l’eût pu faire une créature raisonnable. L’abbé, avant de partir, donne la bénédiction et l’absolution au pénitent. P. 101-105.

Suivant le conseil de Naimes de Bavière, le roi fait saisir Macaire et le fait traîner par tout Paris. La foule se rue derrière et crie : « À mort ! à mort ! le misérable qui a voulu honnir la reine et qui a tué Aubri, le meilleur bachelier que se pût voir. » Après l’avoir fait traîner ainsi, on le ramène à la place, on allume un grand feu, et on l’y brûle, en dépit de sa parenté, et à la grande confusion de la race de Mayence. P. 105-107.

Le traître n’est plus, c’en est fait. Revenons maintenant à la reine. Après la mort d’Aubri, elle s’en va errant par la forêt, en grand’peine et en grand émoi. À la fin, comme elle en sort, elle rencontre un homme portant une charge de bois qu’il venait de couper dans la forêt pour gagner sa vie. Le bûcheron, qui avait nom Varocher, la voit et lui dit : « Dame, comment allez-vous ainsi seule, sans compagnie aucune ? Vous êtes la reine, si je ne me trompe. Qu’avez-vous ? vous est-il arrivé malheur ? me voici prêt à vous venir en aide. — L’ami, répond-elle, tu sauras tout. Oui, je suis bien la reine, mais bannie par le crime d’un traître qui m’a faussement accusée. Je te prie donc, homme de cœur, gentilhomme, de me prêter assistance pour que je puisse me rendre à Constantinople, où sont mes parents. Si tu y consens, tu en seras bien récompensé. Je te mettrai à l’aise, je t’enrichirai — Il suffit, répond Va-