Page:Anonyme - Macaire, chanson de geste.djvu/171

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Sommaire.

au roi de France. » Puis il prend congé de l’empereur et repart. P. 147-155.

Chemin faisant, il apprend avec une surprise extrême la nouvelle de la mort d’Aubri et du supplice de Macaire. De retour à Paris, il s’empresse d’aller à la cour rendre compte de son message. Grand est l’embarras de Charlemagne quand il apprend que l’empereur de Constantinople lui redemande sa fille. « Que faire ? dit-il au duc Naimes. Conseillez-moi, je vous prie. — Il faut, répond le duc Naimes, faire dire à l’empereur que vous aviez chargé un de vos chevaliers de conduire la reine en exil, qu’il a été suivi et tué par un traître, que vous ne savez ce que la dame est devenue, mais que le traître a été brûlé. — Vous êtes le meilleur conseiller du monde, reprend l’empereur, et l’on peut se fier à vous sans crainte. Quel bon prêtre vous auriez fait, et quels sages conseils vous auriez donnés aux fidèles ! — Mon noble seigneur, dit Naimes, il arrive qu’on rend un jugement injuste et blâmable avec la confiance d’en être récompensé au ciel. C’est ainsi qu’a été jugée à tort la plus belle et la plus sage du monde. Mais aussi comment penser que ce Macaire, votre ami, votre compagnon, vous eût fait pareille trahison et eût tué Aubri pour arriver jusqu’à la reine ? Malheureuse reine ! Qu’est-elle devenue ? Nous l’ignorons ; mais je ne perds pas l’espoir, et il me semble que nous la reverrons vivante. Ayons patience. — Plaise à Dieu ! dit Charlemagne. — Puisque vous ne pouvez la retrouver, poursuit le duc Naimes, faites offrir de l’or à son père, s’il veut une réparation. — Volontiers, dit Charles ; mais qui pourrons-nous charger de ce