Page:Anonyme - Macaire, chanson de geste.djvu/177

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Sommaire.

il m’en souviendra toute ma vie. — Père, lui dit la dame, mon seigneur ne sait pas que je suis près de vous ; s’il le savait, il se repentirait de son erreur et vous demanderait son pardon. — Il ne l’aura, répond l’empereur, que quand je serai vengé. » P. 201-211.

À ces mots survient Varocher ; il amène à l’empereur deux des meilleurs destriers de Charlemagne, deux destriers aragonais. « Sire, dit-il, je vous fais don de ces coursiers, que j’ai pris dans les tentes de Charlemagne et du duc Naimes. Je ne suis qu’un garçon, mais s’il vous plaisait de me ceindre l’épée au côté, et si je pouvais, comme d’autres, m’appeler votre chevalier, j’entrerais en lice pour combattre le meilleur champion qui soit dans l’armée du roi de France. — Nous vous accordons votre requête, dit l’empereur. — Et avec grande raison, ajoute Blanchefleur ; il n’est pas au monde d’homme plus loyal, et je ne puis oublier qu’il abandonna sa maison, sa femme, ses enfants, pour m’accompagner jusqu’en Hongrie et pour veiller sur moi. — Nous le savons, dit l’empereur, et il ne restera pas sans récompense. » À ces mots il appelle ses ducs et ses barons. Blanchefleur, aidée des dames qui l’accompagnent, fait revêtir à Varocher une riche tunique de soie. L’empereur lui ceint l’épée au côté, un duc lui chausse l’éperon, et le nouveau chevalier jure que Charlemagne trouvera en lui un mauvais compagnon. P. 211-215.

La reine fait don à Varocher d’un bon haubert et d’un heaume au cercle doré. Ainsi équipé, il monte sur un destrier rapide, s’arme d’une lance au fer acéré, et, un écu d’ivoire au cou, manœuvre si bien son coursier, qu’on ne reconnaîtrait plus en lui le