Page:Anonyme - Macaire, chanson de geste.djvu/345

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
1805—1826
153
Macaire.

« Et se il l’a trové en nul pechié,
« A moi l’envoit, et ne soit atargié,
« Que savoir vueil d’ele la verité.
S’ele gehist, mar fu ses gens cors né !(*)
« Et nonporquant or ne me la blasmés,
« Que de ma fille je n’ai nul mal pensé,
Et encorpée est ele à fauseté
« D’un malvais home et pesme renoié. (*)
« Ce que vos di, ore ne l’obliés. »

Coment li Rois parole au mesagier.

« Messagiers freres n’aiés nule dotance ;
« De moie part dirés au roi de France
« Que de ma fille je n’ai male entendance.
« Dont je le pri que il ait pietance,
« A moi l’envoit, s’en saurai l’acertance,
« Et, se voirs est, la metrai en balance,
« Si ert jugiée sans nule demorance ;
« De ceste chose et ne soit en dotance.
« Et se la juge sans la moie entendance,
« Que de sa bouche n’en saiche l’acertance,
« Tot jor au cuer en aurai grant tristance,
« Si meterai trestote ma poissance
« A prendre d’ele dolereuse vengeance. » (*)