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Préface.

sonnage que Guillaume Bouchet a mis en scène dans ses Serées, et qui gardoit comme or l’histoire pour laquelle le seigneur de l’Escale demandait les honneurs du bronze[1].

À défaut du ciseau, le burin continua ce que le pinceau avait commencé. Vingt ans environ avant la fin du XVIe siècle parut une estampe anonyme en tête de laquelle on lit :

le combat d’un chien contre un gentilhomme qui avoit tué son maistre faict a montargis.

C’est, à n’en pas douter, la reproduction de la peinture dont j’ai fait mention ci-dessus, et à laquelle j’ai assigné pour date le règne de Charles VIII. Voici comment se justifient à la fois et cette date et le rapport de l’estampe à la peinture.

Quoiqu’il ne reste plus rien aujourd’hui du château de Montargis, on peut encore s’en faire une idée assez exacte, grâce aux quatre planches qu’Androuet du Cerceau a consacrées à cet édifice dans le premier volume de Les plus excellents Bastiments de France, publié en 1576. L’une des planches donne une vue de la grande salle, où

  1. « Puis nous va dire que ce cousin gardoit comme or l’histoire d’un chien qui fut si fidèle à son maistre, après sa mort, que toutes les fois qu’il trouvoit celuy qui l’avoit assassiné et occis de guet à pent, il l’assailloit et se ruoit sur luy ; si bien que par ceste conjecture, et que le chien alloit souvent où avoit esté enterré son maistre, qu’on trouva là, il fut convaincu d’homicide : comme il se trouve escrit et pourtraict en une sale de Montargis. » (Serées de Guillaume Bouchet, liv. 1er, septième serée, p. 230. Rouen, 1635.)