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Macaire.

en ie). J’ai pensé qu’on pouvait admettre aussi la leçon que je propose : Macaire était endiablé contre la reine. Déablie, diablie, diablerie, sont fréquents dans nos anciens poëmes. Voir, par exemple, Gaydon, p. 120 ; le Siege de Thebes, ms. fr. 375, fol. 36 r°, col. 3 ; les Enfances Ogier, ms. fr. 1471, fol. 64 r°.

P. 43, v. 10 :

De la roïne jugier si s’asoplie.

On disait au même sens asoplier ou asoploier et asoplir.

Charles l’entent, moult en fu asouplis.

(Huon de Bordeaux, p. 65.)

P. 43, v. 11 :

A lui l’amenent de samit revestie.

Gaydon, p. 182 :

Ferraut amainnent au roi.

Alixandre, p. 231, éd. Michelant :

De dras religious fu toute revestie.

P. 43, v. 15 : d’un chier paile roé, expression consacrée et qui revient à chaque instant dans nos vieux poëmes. Voir, par exemple, Alixandre, p. 342, édition précitée.

P. 43, v. 16 :

Bel ot le vis come rose en esté.

Je m’éloigne un peu du texte, qu’on ne peut d’ailleurs restituer en le serrant de trop près. On pourrait s’en rapprocher davantage, mais en répétant les mots coloré et descoloré, qui, dans le texte de Venise, terminent ce vers et le vers suivant. On pourrait lire, par exemple :

Ses vis qu’estoit et bels et colorés,
Or est tot pales et tot descolorés.


Mais mieux valait reproduire ici une comparaison qui