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Préface.

Montfaucon, nous dit un correspondant du Mercure de France[1], « ne jugea pas à propos d’interrompre ses grandes occupations pour prendre lui-même son fait et cause ; » mais il trouva des défenseurs officieux, et d’abord, selon toute apparence, l’abbé Lebeuf. Encore un grand savant compromis dans cette affaire, si, comme on ne peut guère en douter, il est l’auteur de la Lettre écrite d’Auxerre à M. Maillart, avocat au Parlement de Paris, pour soutenir la vérité du fond de l’histoire du chien de Montargis[2].

La thèse était embarrassante, même réduite à ces termes, et il fallait être l’ami de Montfaucon, un ami zélé, pour se faire le champion d’une cause aussi douteuse. À la lecture de la lettre on devine aisément le sentiment qui anime l’auteur, quel qu’il soit, et l’on reconnaît l’embarras qu’il éprouve. Il souhaite, dit-il, qu’on retrouve l’ancienne chronique citée par Olivier de la Marche ; il souhaite « que cela arrive pour confondre les adversaires du P. de Montfaucon ; » mais en même temps il avoue qu’il lui semble difficile d’attribuer l’histoire au règne de Charles V. Une fois embarqué dans cette question,

  1. Décembre 1734.
  2. Mercure de France, novembre 1734. — Un extrait de cette lettre a été réimprimé dans la Collection des meilleures dissertations, notices et traités particuliers relatifs à l’histoire de France, par MM. C. Leber, J.-B. Salgues et J. Cohen. T. XVIII, in-8o, Paris, 1830. Une note de M. Leber (p. 183) est ainsi conçue : « Cette lettre doit être de l’abbé Lebeuf. » En effet, lettre écrite d’Auxerre est déjà un premier indice en faveur de la supposition de M. Leber, et l’érudition dont fait preuve le défenseur anonyme de Montfaucon en est un second plus significatif encore.