La première édition de la Biographie universelle (Michaud) avait négligé Aubri de Montdidier ; la seconde a comblé cette lacune et reproduit en substance le récit de Vulson de la Colombière, qu’on attribue par inadvertance à Montfaucon.
Ainsi, ni l’érudition de Bullet, ni la force des considérations morales développées par Joseph Prudhomme, n’ont pu venir à bout du chien de Montargis. L’invincible lévrier a triomphé d’eux comme il avait triomphé de Macaire, comme il triomphera de moi, hélas !
Aussi n’était-ce pas pour engager avec lui une lutte inutile, mais seulement par goût pour l’histoire littéraire, que je faisais paraître, en 1857, dans la Bibliothèque de l’École des Chartes[1], mes notes sur le manuscrit de la bibliothèque de Saint-Marc, où j’ai trouvé le poëme de Macaire. Ces notes n’ont pas été inutiles, qu’il me soit permis de le dire : M. Édouard Fournier s’en est servi pour faire connaître au public qui le lit, et qui ne me lit point, l’origine de la fable du chien de Montargis[2]. Elles ont peut-être provoqué aussi l’édition du poëme de Macaire qui vient de précéder la mienne.
Mais avant de parler de cette édition, et pour suivre l’ordre des dates, il faut jeter un coup d’œil sur deux petits romans, rejetons tardifs et débiles qu’un reste de séve a fait sortir récemment encore de la vieille souche que je déterre. Par une évolution curieuse, la légende du chien de Montargis, après avoir pénétré dans l’histoire,