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Préface.

On voit par ce sommaire qu’à l’exception de la fin du récit, le poëme allemand analysé par M. Massmann n’a pas dû coûter beaucoup à l’imagination de son auteur.

Un des plus récents historiens de la littérature allemande, M. Menzel, a donné aussi une brève notice de ce poëme[1]. Il en signale l’origine française, fait remarquer que la même fable se retrouve dans la version néerlandaise de l’histoire de la Reine Sibile, et compare l’ouvrage à d’autres compositions dont le sujet, sans être absolument identique, ne laisse pas de rappeler celui de la Malheureuse Reine de France, non-seulement pour le fond, mais encore pour certains détails de la forme.

En Allemagne comme en France, l’épisode du chien, détaché du poëme dont il faisait partie, a été pris au sérieux et mis au nombre des faits historiques. Philippe Camerarius[2] l’a rapporté comme tel dans ses Operæ horarum subcisivarum, sive Meditationes historicæ[3].

Mais c’est tout près de nous, en 1817, que l’Allemagne, assista au plus beau triomphe

  1. Wolfgang Menzel, Deutsche Dichtung, Stuttgart, 1858, t. Ier., p. 299-300.
  2. En allemand Cammer-meister. Il naquit à Nuremberg en 1537 et y mourut en 1624.
  3. Après avoir cité divers exemples de la fidélité des chiens, entre autres celui du chien de Pyrrhus, il ajoute :

    Tale aliquid aliquantoque splendidius, nimirum duello ipso cum sicario, in Gallia accidit, non adeo multi sunt anni, fidejubente pictura, quam continuo atque eventu rei exaratam ad hunc diem conspici audio in arce oppidi cui vulgo nomen Montargis ; et sequentia, quæ ob nimiam prolixitatem omitto. (Francfort, 1615. Centuria secunda, p. 359.)