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lxviij
Préface.

du palais. Puis il court dénoncer au roi le crime dont il a préparé, dont il lui montre la preuve. Dans sa fureur, le roi veut tuer la reine ; mais il en est détourné par le duc Léopold d’Autriche. Il se contente de la remettre aux mains d’un chevalier qui la conduira en pays étranger, elle et un jeune enfant qui lui est né depuis peu. Le chevalier part avec l’exilée ; mais il est bientôt rejoint par le maréchal, qui l’attaque et le blesse mortellement. La reine se sauve dans une forêt voisine ; le maréchal revient à la cour sans avoir pu la retrouver.

« Le chevalier avait un chien qui ne le quittait jamais. Le chien lèche les blessures de son maître, mais sans pouvoir le ranimer. Pressé par la faim, il revient à la cour, où il arrive à l’heure du dîner, se jette sur le maréchal et le mord, saisit un pain sur la table et s’en retourne. Chaque jour, on le voit ainsi revenir et s’attaquer de même au maréchal. De là la découverte du meurtre. Le duc Léopold ( qui dans cette version allemande joue le même rôle que le duc Naimes dans le récit français) propose de mettre aux prises le chien accusateur et le maréchal accusé. Le duel a lieu, le chien est vainqueur, et le maréchal confesse son crime.

« Cependant, la reine a trouvé asile chez un pauvre charbonnier de la forêt où elle s’est réfugiée. Elle y fait, pour vivre, des ouvrages de soie que le charbonnier va vendre à la ville. C’est grâce à cette circonstance qu’après de longues et inutiles recherches, le roi finit par retrouver avec son enfant celle qu’il a si injustement bannie. »