tion qui manque à son bonheur et à celui de la belle Marguerite, sa femme. Pour obtenir cette faveur du ciel, il fait vœu d’aller en terre sainte, et part, laissant la reine grosse. Il a confié la garde de son royaume à son grand maître Marrock ; mais Marrock, loin de répondre à une telle confiance, s’éprend d’un amour criminel pour la reine. Il est éconduit, feint de se repentir, mais au fond de l’âme jure de se venger. À son retour, le roi, dont le pèlerinage a été on ne peut plus heureux, se réjouit de voir qu’il a été exaucé d’avance. Mais Marrock lui persuade que l’enfant auquel la reine va donner le jour est le fruit d’un commerce coupable. Marguerite, dit-il, a trompé sa surveillance ; il l’a trouvée dans les bras d’un chevalier inconnu auquel il a tranché la tête de sa main. Le roi veut qu’elle expie sa trahison par la mort ; Marrock lui conseille de la condamner seulement à l’exil. Marguerite est donc bannie. Elle part sous la conduite d’un vieux chevalier, sir Roger, lequel avait pour compagnon habituel un lévrier (greyhound) qu’il avait élevé et dont il était très-aimé.
« Marrock les rejoint bientôt avec une bande d’affidés, qui tombent pour la plupart sous les coups de sir Roger ; mais le vieux chevalier, attaqué par derrière, tombe à son tour pour ne plus se relever. La reine s’est réfugiée dans un bois, où Marrock et quatre des siens qui survivent ne peuvent réussir à la retrouver.
« Le lévrier demeure auprès du corps de son maître, qu’il recouvre de mousses et de feuilles. Marrock revient à la cour, et la reine, conduite par la Providence, arrive en Hongrie, où elle