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Préface.

âge, Gerald de Barri ou Gerald le Cambrien, qui emprunte mot pour mot à l’Hexameron l’histoire du chien d’Antioche, en indiquant la source à laquelle il la puise, mais la complète ainsi de son chef, sans aucun avertissement, et comme s’il continuait à la transcrire[1] :

Ob tantam igitur et tam vehementem homicidii præsumptionem (milite tamen constanter inficiante) judicatum est duello rei certitudinem experiri, in campo itaque constitutis, et vulgi circumstante corona, hinc cane dentibus armato, illinc baculo cubitali milite munito : tandem cane victore victus homicida succubuit et ignominiosam publico patibulo pœnam dedit[2].

Si l’on veut savoir où Gerald de Barri a pris ce supplément dont il gratifie avec tant de discrétion l’auteur de l’Hexameron, la question n’est pas difficile à résoudre : c’est à notre poëme qu’il a fait l’emprunt. Ce bâton dont il sait si bien la longueur, ce baculum cubitale, voici les vers qui lui en ont donné la mesure :

Et in sa man li dono un baston
Qe un braço estoit voire lon[3],

Et où et comment a-t-il pu lire ou entendre réciter la chanson de Macaire ou de la Reine Sibile ?

  1. Il en efface seulement les derniers mots, la conclusion, depuis : crimen diutius nequivit refellere.
  2. Giraldi Cambrensis Itinerarium Cambriæ, lib. I, Londres, in-12, 1585, p. 124-125.
  3. Voyez ci-après, p. 88.