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Page:Anonyme - Macaire, chanson de geste.djvu/98

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xc
Préface.

En France, à Paris, où il vint au moins deux fois : la première en 1166, à l’âge de vingt ans, la seconde, dix ans plus tard, en 1176[1]. Il y séjourna en tout sept ans, et, jeune comme il l’était, et curieux, et enclin à croire les récits merveilleux, il ne put manquer de s’intéresser à ceux des jongleurs tout en étudiant la théologie et les décrétales. De là, selon moi, le souvenir adapté au récit de saint Ambroise par Gérald le Cambrien dans l’itinéraire du voyage qu’il fit, en 1188, avec l’archevêque de Cantorbéry. La date assignée ci-dessus à la composition de notre poëme favorise cette explication, et réciproquement, l’explication une fois admise, achève de justifier la date.

C’en est assez et trop peut-être sur l’origine de la fable du chien. Terminons l’examen de la composition où cette fable tient une si grande place.

Dans son étude sur la légende qui forme le fond de la chanson de Macaire, M. Svend Grundtvig paraît croire que le personnage du nain est d’invention française. C’est tant pis pour notre auteur. Il ne pouvait rien imaginer de plus grossièrement déplaisant, et le malheur est qu’il semble en avoir eu conscience. L’empereur de Constantinople, informé par un messager de

  1. Voyez Wharton, Anglia sacra, t. II, p. 374, et la correction indiquée dans la préface du même tome, p. xx. Voyez aussi Life of Giraldus de Barri en tête de la traduction anglaise de l’Itinerarium Cambriæ : The itinerary of archbishop Baldwin through Wales, translated into english by sir Richard Colt Hoare Londres, 1806, 2 vol. in-4.