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introduction

rentur, et hereditate eorum terræque ejus industria auxilioque tuerentur, obedire præceptis præcepit. Cum vero istius angoris mæstitudine premeretur, et ab amicis et fratribus funeris exsequiæ præpararentur, quidam Cameracensis comes Rodulfus nomine, qui dignitate regalis consanguinitatis gloriabatur, adversus quatuor Heriberti filios, confidens in robore fortitudinis suæ, insurrexit, et annuente rege Francorum, videlicet avunculo suo, terras eorum invasit, sicque evaginata iniquitate quam consideraverat[1], adversæ partis cuneus ab eodem præparatur, et atrocis crudelitatis dolus, qui clausus latuerat, evidentibus indiciis in propatulo manifestatur. Reciproca namque crudelitate a genitore puerorum et patruis se vinculatum reminiscens, præfatus rex jus abnegans, injuste possessiones, terras, hereditatesque corum supradicto Rodulfo concessit ; sicque ab hoc norma justitiæ confusa est, et gravis periculi commotio ab utraque parte machinatur[2].

(2) In exordio suæ congressionis, Rodulfus oppidum Sancti Quintini obsidendo aggressus est expugnare ; quod cum ab eodem minime caperetur, impetum vimque resistentium ferre non valens, ignibus deliberabat aduri[3]. Cumque certatim istius iniquitatis ruina machinaretur, concursu hostium nobilium virorum nobile oppidum repente crematur, et villa mobilibus et diversis repleta

    fille du comte Guerri. Ses six frères puînés sont désignés dans l’ordre suivant : le comte Eudes de Roye (Uddo de Roix), le comte Herbert de Saint-Quentin, le comte Gérart d’Audenarde, le comte Boson, le comte Guitier et l’évêque Marquart. En outre, la chronique de Waulsort fait descendre Ybert d’un autre héros épique, Aimeri de Narbonne, et de la femme de celui-ci, « la comtesse Ermengarde, sœur de Boniface, le grand prince de Pavie » : le comte Garin de Asclovia (le Garin d’Anceüne des poèmes francais ?), fils d’Aimeri, aurait été le père du comte Beuvon Sans-Barbe, l’aïeul du comte Ebroin et le bisaïeul d’Ybert (§ 3 du Chronicon Valciodorense). Mais le paragraphe du Chronicon qui renferme la généalogie du comte Ybert est, paraît-il, l’œuvre du religieux qui, vers l’an 1243, continua jusqu’à son époque l’histoire du monastère de Waulsort (Histoire littéraire de la France, VIII, 348), et obéit, dans les quelques lignes que nous analysons, à la tendance si manifeste alors de rattacher à deux ou trois familles héroïques tous les héros des chansons qui constituaient alors le cycle carolingien.

  1. Corr. concelaverat ?
  2. Cf. tirades xxxix et suiv. de la chanson.
  3. Cet épisode de la guerre de Raoul de Cambrai contre les fils de Herbert ne figure pas dans la chanson que nous publions.