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raoul de cambrai

CXLIV

Fuit s’en E. broichant a esperon ;[1]
R[aous] l’enchauce qi cuer a de felon.[2]
E. regarde contremont le sablon,
2890Et voit R[ocoul] le nobile baron
Qi tint la terre vers la val de Soisons.
Niés fu E. et cousins Berneçon.[3]
Avec lui vinrent .m. nobile baron.
E. le voit, vers lui broiche a bandon ;[4]
2895Merci li crie por avoir garison.

CXLV

Ernaus c’escrie, poour ot de mourir :[5]
« Biaus niés R[ocoul], bien me devez garir
« Envers R[aoul] qi ne me vieut guerpir.
« Ce m’a tolu dont devoie garir,
2900« Mon poing senestre a mon escu tenir ;
« Or me manace de la teste tolir. »
Rocous l’oï, del sens quida issir :
« Oncles, » dist il, « ne vos chaut de fuïr :
« Bataille ara R[aous], n’i puet faillir,
2905« Si fiere et dure con il porra soufrir. »

CXLVI

En Rocoul ot mervillous chevalier,[6]
Fort et hardi por ces armes baillier.

  1. 2887 Cf. la note du v. 2937.
  2. 2888 Dans cette tirade et dans les deux suivantes, nous rétablissons entre [] les noms de Raoul et de Rocoul qui, indiqués par leur lettre initiale, prêteraient à confusion.
  3. 2892 A Berneçons.
  4. 2894-902 Cf. vv. 2946-55.
  5. 2896 A Ernaut.
  6. 2906-7 Cf. vv. 2819-20.