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introduction

Hersent, sa femme, et le comte Albert Ier de Vermandois, son suzerain, l’abbaye d’Homblières, dans un lieu qu’une distance de neuf kilomètres seulement sépare de Ribemont[1]. Il donnait, en 960, à cette abbaye d’Homblières quelque bien sis dans un village du Laonnois, Puisieux[2], à quatre lieues nord-est de Ribemont, et la charte rédigée à cette occasion nous fait connaître l’existence de son fils Lambert[3], issu sans doute du mariage avec Hersent. Enfin, il atteignit un âge très avancé, s’il est vrai qu’il faille le reconnaître dans cet Ybert, également époux de Hersent, sur l’avis duquel un

  1. Le diplôme de Louis d’Outremer, relatif à la fondation du monastère d’Homblières, est daté du 1er octobre 948 ; on y voit figurer, comme fondateurs de la nouvelle abbaye, « Adalbertus, inclitæ indolis comes, una cum nobili viro Eilberto et conjuge sua Herisinde ». Le monastère d’Homblières, auparavant occupé par des religieuses, faisait alors partie des possessions d’Ybert, qui la remit aux mains du comte Albert, son suzerain (Dom Bouquet, IX, 605). Une bulle du pape Agapet II (954) et une autre du pape Jean XII (956) qualifient Ybert « idoneus satis vir » (Colliette, Histoire du Vermandois, I, 564 de 566), tandis qu’un diplôme du roi Lothaire le nomme « venerabilis vir Eilbertus » (Ibid., 563). Le comte Albert l’appelle « son fidèle », c’est-à-dire son vassal, dans une charte relative à un échange conclu entre l’abbé d’Homblières et Ybert (Cartulaire d’Homblières, aux Archives de l’Aisne, p. 55).
  2. Ibid., pp. 15-16 et 53-54.
  3. « Signum Heilberti [alias Hilberti] qui hanc cartham fieri jussit et propria manu firmavit. Signum Lantberti, filii ejus. » (Ibid., pp. 16 et 54). Le nom de Lambert ne permet guère de douter, outre les autres circonstances, que l’Heilbertus de cette charte soit le même que le fondateur de l’abbaye, car plusieurs des successeurs d’Ybert dans la seigneurie de Ribemont paraissent avoir porté ce nom dans le cours d’un siècle (Melleville, Dictionnaire historique du dép. de l’Aisne, édit. de 1865, II, 277).