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raoul de cambrai

CCCXIX

Berniers apelle son neveut Savari :
7585« Fai tost mander mes chevalliers de pris,
« Et si me mande d’Arras le sor Gr.
« Qu’i vaingne as noces sa fille Biautris,
« Car ramenée l’a B. de Pontif. »
Dist Savaris : « Sire, a vostre plaisir. »
7590Gr. manda a Arras, sens mentir,
ʄ. 127Mais n’i vaut mie a cele fois venir.
Et Berneçons molt belle feste fit ;
De la grant joie qu’il ot se resbaudit.[1]
La gentil dame l’apella, si li dit :
7595« Bernier biau frere, por Dieu de Paradis,
« Savés novelles de Juliien mon fil ?
— Nannil voir, dame, » B. respondi,
« Fors tant itant con vous porrois oïr :[2]
« Dedens Saint Gile li miens oste me dit
7600« Que en Espaingne, a Cordes la fort cit,
« La l’enmenerent paien et Sarrasin. »
La dame l’oit, pleure des iex del vis,
Et le regrete con ja porrois oïr :
« Juliiens fix, trop vous perdi petit ;
7605« Malvaisement avés esté norris.
« Diex nostres sires, par la soie mercit,
« Me doint de vous encor novelle oïr ![3]
— Ensanble sonmes, bien le poés veïr :
« Diex nous donra encor novolle oïr. »[4]
7610Et dist la dame : « Sire, voir avés dit. »
Icelle nuit on[t] ensanble dormit.

  1. 7593 Ms. illot.
  2. 7598 Corr. F. seul i ?
  3. 7607 Ms. Me d. encor de v. encor n. o.
  4. 7609 Le second hémistiche paraît n’être que la répétition fautive de celui du v. 7607. Il y a p.-ê. une lacune avant ce vers ou avant le précédent.