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iv. - style, versification et langue

vent littéralement, parfois avec des modifications sans importance, sont fréquemment en rapport avec le contexte, et utiles au développement du récit, mais le renouveleur était paresseux ou peu habile à varier l’expression de sa pensée. Telle est du moins l’explication que nous croyons pouvoir donner d’une particularité qui, à notre connaissance, ne se rencontre au même degré dans aucun de nos anciens poèmes[1].

Un écrivain qui faisait un usage aussi excessif des lieux-communs du style épique devait avoir une grande connaissance des chansons de geste. On doit trouver, dans ses vers, de nombreuses réminiscences. Et c’est, en effet, ce que nous pouvons constater dès maintenant et ce qui pourra être constaté d’une façon plus complète à mesure que nous aurons de nos anciens poèmes des éditions pourvues d’index et de tables des rimes, c’est-à-dire de tous les secours nécessaires pour faciliter les vérifications et les rapprochements. Voici quelques passages où l’on ne peut méconnaître des emprunts plus ou moins conscients à la littérature épique du xiie siècle[2]:

482 Ne lor faut guere au soir ne au matin.

De même dans Garin :

Ne lor faut guere en trestot mon aé.
(Mort de Garin, éd. Du Méril, p. 71.)


Dans le récit de l’incendie d’Origni se trouve ce vers où

  1. Il y a d’assez nombreuses répétitions dans Garin le Lorrain, et quelques-unes dans Ogier (cf. les vv. 292-5, de l’édition Barrois, avec les vers 2310-3), mais moins que dans Raoul.
  2. Dans les citations qui suivent, nous mettons, pour plus de clarté, en italiques les passages parallèles rapprochés de notre poème.