ter sur la bienveillance de Sa Majesté l’empereur et du gouvernement allemand.
« Vous transmettrez notre salut, avec les prescriptions que vous avez reçues, à nos amis bolcheviks, qui vous attendent déjà en Russie, et à ceux qui y arriveront par d’autres frontières.
« Allez, mes enfants, que le vieux dieu des Allemands vous garde et vous protège ! »
À l’heure actuelle, le programme de destruction tracé par les Allemands se trouve réalisé. L’armée russe n’existe plus. Les soldats ont quitté précipitamment le front en laissant derrière eux les munitions et les canons, qui deviennent ainsi la proie de l’ennemi.
La vie industrielle est arrêtée.
Les ouvriers désertent les usines.
La partie jeune et turbulente de la classe ouvrière s’enrôle dans la garde rouge largement rémunérée. Les nouveaux janissaires prolétaires continuent, en prenant part aux pillages des caves et des banques, à pourchasser les bourgeois, à exterminer les cadets, à semer la terreur au cœur de la Russie et dans les régions allogènes, déclarées autonomes par le gouvernement bolchevik. En prolongeant la guerre civile en Finlande, en Pologne, en Ukraine et en Roumanie, ce dernier a continué à servir les intérêts de l’Allemagne en y facilitant l’intervention de cette dernière, appelée à grands cris par la population terrorisée.
Il est vrai que le gouvernement bolchevik a pris un instant, vis-à-vis de cette même Allemagne, des airs d’indépendance en se dérobant à la signature de la paix, en déclarant un jour la cessation des hostilités et en faisant ensuite appel à la garde rouge pour organiser un semblant de résistance à l’ennemi.
Mais cette politique, ayant pour but de jeter la poudre aux yeux des classes prolétaires russes, et de dérouter l’opinion publique des pays alliés, laisse apparaître les grandes difficultés dans lesquelles se débattent les dirigeants révolutionnaires et le caractère désespéré des efforts qu’ils tentent pour retenir le pouvoir.
Évidemment, la position des chefs bolcheviks, entre