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Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 10.djvu/173

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LIVRE QUATRIÈME.

DÉJÀ l’Aurore vermeille ouvroit les portes étincelantes du palais du soleil. Déjà les oiseaux en agitant leurs aîles humides, annonçoient par leur gazouillement le retour de la lumière. Le berger réveillé par le bêlement continuel de ses brebis impatientes, se lève, court les mettre en liberté, et les conduit sur le penchant de la colline, à travers les gazons encore humectés d’une abondante rosée. Le petit troupeau se disperse aussi-tôt au milieu des herbes fleuries, et le berger les confie à la garde seule de Mélanpe, chien fidèle et vigilant. Il retourne ensuite vers sa grotte, et trouve Bathylle occupé dans ce moment à mettre un appui, pour soutenir des branches courbées sous le poids de leurs fruits. Ils se saluent réciproquement et se donnent des marques de la plus tendre et de la plus vive amitié. Trop généreux berger, dit Bathylle, je me ressouviens que vous m’avez promis de me faire le récit des malheurs que vous avez essuyés antrefois. Daignez me raconter toutes vos aventures, rendez-vous à mon empressement satisfaites ma curiosité tandis que nous sommes seuls sous ce berceau touffu. Le lieu et l’occasion