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de Milord Céton.

Le génie nous descendit alors dans une plaine émaillée de fleurs, où il nous fit prendre d’autres corps phantastiques semblables aux nôtres. Des gnomes furent appellés dans ce moment pour nous servir & nous procurer toutes les choses qui pourroient nous être nécessaires. Le génie en a toujours usé ainsi dans tous les mondes que nous avons visités, en nous donnant l’intelligence des langues.

Une calêche admirable se trouva prête, nous y montâmes, & Zachiel nous fit prendre une des plus belles routes qui conduit dans l’empire des lunaires. Les chemins nous parurent fort agréables, par la variété, la beauté & la fertilité des campagnes ; j’admirois la richesse de leurs terreins, couverts des précieux dons de Cérès & de ceux de Pomone. Plus avant on voyoit des vignobles, dont les raisins prêts à mûrir, préparoient aux vignerons une abondante récolte.

Ces paysages étoient variés par des maisons de plaisance, qui, à la vérité, n’offroient à nos regards que de jolis petits châteaux de cartes. Ces maisons étoient sans profondeur ; tout étoit portes ou croisées ; mais ces croisées étoient ornées de jalousies ou de contre-vents peints les uns en bleu, d’autres en verd ou en rouge ; ce qui, au milieu des arbres, faisoit le plus joli effet