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de milord Céton.

biles, en sorte qu’on auroit pu nous prendre pour deux nouvelles statues qu’on venoit de poser ; je ne parlerai point non plus de la beauté du parc ni de la diversité d’ornemens qui embellissent les jardins où l’histoire de la fable est représentée au milieu de grands bassins ou de belles nappes d’eau qui sont répandues dans tous les endroits de ces jardins. Nous parcourions d’un œil rapide les beautés de ce séjour enchanté ; nous admirions le cristal & le murmure des eaux, dont plusieurs s’élançoient dans les airs en forme de gerbe & retomboient en pluie, d’autres descendoient en cascades ou fuyoient dans la plaine ; d’un autre côté la fraîcheur des bosquets, la symétrie des parterres, les détours embarrassés des labyrinthes, le mélange agréable des fleurs, tous ces objets fixèrent longtems notre attention ; on diroit que les habiles artistes qui les ont enrichis par des chefs-d’œuvres toujours renouvelés aient encore joint à leur art le secret d’enchaîner les rivières, & qu’enchérissant sur la nature ils les forcent de s’élancer jusqu’aux nues, en jaillissant en l’air des millions de flèches brillantes & liquides poussées par des dieux marins ou par des nayades ; d’autre côté on les fait encore se précipiter dans mille & mille endroits marqués par l’artiste.