Samaël ; ces ministres, soit par crainte ; ou par foiblesse, préférèrent l’exil à cette noble hardiesse & cet amour pour le bien de la patrie, qui devoit les encourager à faire connoître à l’empereur les désordres qu’une mauvaise administration introduisoit dans l’état.
CHAPITRE VII.
Inquiétudes de Céton sur l’amour de l’Empereur pour Monime.
Monime faisoit les délices de toute la cour,
& l’empereur venoit la voir assiduement deux ou
trois fois par jour ; enchanté des lumières de son
esprit, de ses talens, de la douceur de son caractère,
de cette candeur & de cet air de modestie qui ne la
quittaient point, son cœur exempt de toute ambition,
sa conversation soutenue par les connoissances
les plus étendues, tout cela charmoit ce monarque
qui la voyoit tous les jours avec une nouvelle admiration.
Son assiduité attira bientôt à Monime les
hommages de tous les courtisans ; c’étoit à qui lui
feroit sa cour ; son appartement devint le rendez-vous
des beaux esprits, il étoit même du bon ton
de dire qu’on sortoit de chez la princesse Thaymuras,
& l’on voyoit chez elle nombre de petits