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Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 18.djvu/236

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de milord Céton.

vous évrit ; songez qu’il est quelquefois dangereux d’offenser une femme, quelle qu’elle soit, sur-tout lorsqu’elle est assez hardie pour se permettre les premières avances, il n’est point d’ennemi plus dangereux ; car souvent celle qui n’a point assez de crédit pour perdre celui de qui elle croit avoir reçu une offense, fait s’unir adroitement avec quelqu’un qui est en état de la seconder dans ses projets, & soyez persuadé que le ministre le plus adroit n’est qu’un novice auprès d’une femme outragée qui cherche à se venger ; elle est impénétrable dans ses secrets ; une femme habile est aussi retenue pour ce qui la regarde, que peu réservée pour les affaires des autres ; rien ne lui échappe, elle suit mieux & plus sûrement un projet que l’homme le plus fin, qui, malgré sa prétendue force d’esprit, tombe tous les jours dans les pièges les plus grossiers & même les plus visibles.

En vain étalez-vous votre éloquence, repris-je ; comme ce billet n’indique point la personne qui me l’a écrit, je crois que je puis, sans manquer à la politesse, me dispenser de me trouver au rendez-vous. Vous ne vous sentez donc, dit Monime en souriant, aucune disposition à lier commerce avec la… belle inconnue, ou peut-être ne voulez-vous pas m’en faire la confidence. De tels discours,