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Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 18.djvu/263

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de Milord Céton.

faisoit manquer. L’empereur interrompit par sa présence cette conversation. Ce prince, rempli des nouveaux projets qu’il avoit formés avec les génies, pour le bonheur de ses peuples, en parla à Monime qui le félicita sur cet amour paternel qu’il montroit en faveur de ses sujets, & sur les nouvelles loix qu’il vouloir établir dans son empire. Les plus importantes de toutes, dit le génie, sont celles qui ne se gravent ni sur le marbre, ni sur l’airain, mais dans les cœurs des citoyens ; ces loix si fortes & si solides, sont les mœurs, les coutumes, souvent même l’opinion. Il est très-peu de politiques qui s’attachent à connoître cette partie, de laquelle dépend le succès de toutes les autres, cependant elles seules peuvent former la véritable constitution de l’état, en prenant tous les jours de nouvelles forces, & ranimant les anciennes loix prêtes à s’éteindre ; ce sont elles aussi qui conservent chez les peuples l’esprit de son institution, & substituent insensiblement la force de l’habitude, à celle de l’autorité.

Le génie, après avoir étendu beaucoup plus loin ses réflexions sur cette matière, sortit avec l’empereur ; il rentra dans l’instant & voulut bien assister à notre souper. Monime y fit naître la joie par mille saillies qui amusoient Zachiel, lorsque nous entendîmes un éclat de rire qui nous surprit. C’étoit Samaël qui, sans s’être rendu visible, s’étoit fait