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de Milord Céton.

CHAPITRE IV.

Le Triomphe de l’amitié.

Après que nous eûmes rempli les devoirs de la société, Floride & Cléontine nous engagèrent avec des graces si naturelles, d’aller passer quelques jours à leur maison de campagne, que nous ne pûmes nous refuser à leurs empressemens. Nous partîmes au lever de l’aurore. À peine eûmes-nous fait quelques milles que nous découvrîmes un vallon riant que forment deux côteaux couronnés d’arbres verts ; une échappée de vue offroit à nos yeux une habitation bâtie sur la pente d’une colline, une vaste plaine couverte des dons de Cerès & de ceux de Flore, entourée d’agréables vergers qui terminent le domaine de nos belles veuves. L’air étoit pur, le ciel serein, la terre brilloit encore des perles de la rosée ; & le soleil, à peine au demi-tiers de sa course, ne dardoit que des feux tempérés qu’un doux zéphir modéroit par son haleine. Cet endroit délicieux fit naître à Monime l’envie de s’y reposer ; un gazon semé de fleurs nous servit de siège ; la campagne inspiroit la joie & la confiance : oserai-je demander à ces belles dames, dit Monime en souriant, ce qui peut les engager à vivre l’une