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de Milord Céton.

fondeur de cet abîme, ou pour trouver les moyens de reconnoître & de démêler les détours qu’il faut prendre pour y entrer & y pratiquer des intelligences qu’on ne peut guère acquérir que par le secours des passions, c’est-à-dire, que semblable à des conquérans, on peut y tenter des surprises, tantôt par la crainte ou par l’espérance, tantôt en y excitant des desirs, en y allumant la colère, ou en faisant naître enfin tous les mouvemens qui sont capables de l’intéresser en faveur de celui qui parle ; mais à moins de connoître parfaitement le cœur qu’on entreprend de toucher, & de trouver les endroits qui peuvent le rendre sensible, le succès en sera toujours difficile.

Mais que ce don de toucher les cœurs & celui de s’en rendre maître est rare à trouver ! L’inconstance des hommes, le changement de leurs inclinations, l’altération de leurs humeurs, la diversité de leurs intérêts, celle des conjonctures, des lieux, & même de la fortune, qui souvent a beaucoup de part à cette disposition générale des esprits, sur-tout dans les grands événemens qui doivent être des sujets d’une attention perpétuelle, lorsqu’il est question d’inspirer de nouvelles résolutions à des personnes qu’on veut faire entrer dans ses vues ou dans ses opinions.

Après l’instruction de ce philosophe, nous le suivîmes chez Pindare, où Socrate, Platon, Thu-