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Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 18.djvu/92

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de Milord Céton.

très-noires, & qui, pour leur faire de la peine, se plaît de les étendre sur ces deux astres, dont il cherche à se saisir, afin de les priver de la lumière ; & les pauvres Indiens, persuadés de cette folie, se jettent dans les rivières, s’y enfoncent jusqu’au cou ; leur dévotion les y fait rester aussi long-tems que l’éclipse dure, pour obtenir du soleil & de la lune qu’ils emploient toute leur force & leur adresse à se défendre contre les ruses de ce malin démon. D’autres croient que ces deux astres sont brouillés ensemble lorsqu’ils s’éclipsent, & font mille extravagances pour tâcher de les raccommoder. Mais rien n’approche de la folie des Grecs, qui croyoient la lune ensorcelée par des magiciens qui la faisoient descendre du ciel pour répandre sur leurs herbes une certaine écume malfaisante, c'est pourquoi ils purifioient l’air avec des parfums aussi-tôt que l’éclipse étoit passée.

Nous passâmes ensuite dans une autre salle très-spacieuse, où se rassemble indistinctement la plupart des habitans qui veulent assister aux instructions des philosophes. Ptolomée, Copernic, Architas & plusieurs autres y étoient. Il s’éleva une dispute entre les deux premiers, qui ont toujours été d’un sentiment différent sur le cours des astres. Ptolomée soutenait qu’il falloit que la terre fût toujours en repos au centre de son tourbillon, que tous les corps célestes devoient foire leurs révolutions