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de Robinson Crusoé.

les envoyât à ma vieille grotte, dans la vallée, avec deux Espagnols pour les garder & pour leur donner la nourriture nécessaire. On le fit, & ils restèrent-là toute la nuit suivante, liés & garottés.

Les deux Anglois voyant les troupes auxiliaires des Espagnols, en furent si fort encouragés, qu’ils ne voulurent pas en rester-là ; ils prirent avec eux cinq Espagnols ; & ayant à eux tous, cinq mousquets, un pistolet, & deux bâtons à deux bouts, ils partirent aussi-tôt pour aller à la chasse des sauvages. Ils s’en furent du côté de l’arbre, où ils virent sans peine qu’il en étoit venu d’autres depuis ce tems-là, & qu’ils avoient faits quelques efforts pour emporter leurs compagnons qui y avoient perdu la vie, puisqu’en ayant traîné deux assez loin de-là, ils avoient été obligés de se désister de leur entreprise. De-là ils avancèrent vers la colline qui avoit été leur premier poste, & d’où ils avoient eu la mortification de voir leurs maisons en feu. Ils eurent le déplaisir de les voir encore toutes fumantes, mais ils ne découvrirent aucun de leurs ennemis.

Ils résolurent alors d’aller, avec toute la précaution possible, vers leurs plantations ruinées ; mais en chemin faisant, étant à portée de voir le