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de Robinson Crusoé.

à présent ? Il sait que je souhaite de le connoître ? Hélas ! qui pourra faire en sorte que je connoisse celui qui m’a faite ?

G. At. Ma chère, je suis au désespoir de n’être pas en état de vous éclairer là-dessus : c’est lui seul qui doit se faire connoître à vous : je m’en vais le prier de vous enseigner lui-même, & de me pardonner de m’être rendu indigne & incapable de vous instruire.

C’est là-dessus qu’Atkins, pénétré de douleur de ne pouvoir pas satisfaire le desir ardent qu’avoit sa femme de connoître Dieu, s’étoit jeté à genoux, pour prier l’esprit saint d’illuminer cet esprit ténébreux par la connoissance salutaire de l’évangile ; de lui pardonner ses péchés à lui-même ; & de vouloir bien se servir d’un aussi indigne instrument pour la conversion de cette malheureuse payenne. Après avoir été prosterné en terre pendant quelques momens, il s’étoit remis auprès de sa femme, & la conversation recommença de la manière suivante.

La F. Pourquoi vous êtes-vous mis à genoux ? Pourquoi avez-vous parlé ? Que signifie tout cela ?

G. At. Je me suis mis à genoux, ma chère femme, pour m’humilier devant celui qui m’a fait : je lui ait dit Oh ! comme vos vieillards