font au faux dieu Benamuchée ; je veux dire que, je lui ai adressé mes prières.
La F. Et pourquoi avez-vous dit : Oh ?
G. At. Je l’ai prié d’ouvrir les yeux de votre entendement, afin que vous puissiez le connoître & lui être agréable.
La F. Peut-il faire cela encore ?
G. At. Sans doute, il peut faire tout ; rien ne lui est impossible.
La F. Et il entend tout ce que vous lui dites ?
G. At. Certainement. Il nous a ordonné de le prier, avec promesse de nous écouter, & de nous accorder ce que nous lui demanderions.
La F. Il vous a ordonné de le prier ! Quand vous l’a-t-il ordonné ? Où vous l’a-t-il ordonné ? Il vous a donc parlé lui-même ?
G. At. Non, ma chère, il ne nous a point parlé lui-même ; mais il s’est révélé à nous de différentes manières. Il a parlé autrefois à quelques saints hommes, en termes fort clairs ; & il les a dirigés par son esprit, pour rassembler toutes ses loix dans un livre.
La F. Je ne vous comprends pas. Où est ce livre ?
G. At. Hélas ! ma pauvre femme, je n’ai pas ce livre ; mais j’espère que je le trouverai un jour, & que je vous enseignerai à le lire.