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Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 20.djvu/105

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jeune beauté avec des mouvemens juſqu’alors inconnus ; elle ſoupiroit, & ſon ſommeil paroiſſoit inquiet. Je partageois, ſans ſavoir pourquoi, les ſoins qui l’agitoient. L’un des Spilghis la frappa d’une verge de cryſtal qu’il avoit à la main, & elle s’éveilla en jettant un grand cri, fit diſparoître les deux homme céleſtes. L’inconnue avoit un air d’émotion qui m’attendrit ; j’ouvrois la bouche pour la raſſurer, lorſque que je me ſentis enlever, malgré les efforts que je fis pour me défendre : l’inconnue s’étoit jettée à bas pour me ſecourir, en ſaiſiſſant un de mes bras ; mais un coup de zenguis coupa la main à cette divine perſonne, qui tomba en foibleſſe. Je voulus venger cette perfidie, & je me retournai pour reconnaître le barbare, dont la fureur s’étoit manifeſtée par un attentat ſi affreux ; mais l’effroi du regard horrible d’un monſtre entre les bras duquel j’étois, me ſaiſit à un tel point, que je me réveillai en ſurſaut.

Boldeon, qui attendoit avec impatience la fin de mon ſommeil, fut ſurpris de mon agitation ; il m’en demanda avec empreſſement le ſujet. J’étois ſi troublé, que je fus long-tems ſans lui répondre ; mais m’étant remis à la fin, je lui fis part de mon rêve. Ce n’eſt pas en vain, s’écria-t-il, que Vilkhonhis parle, & ce nou-