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Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 20.djvu/104

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tiſſoit à une grande ſalle ornée & décorée avec autant d’art, que ſi nos plus habiles ouvriers y euſſent mis la main. Une table d’une ſeule opale étoit au milieu, devant laquelle étoit un fauteuil de nacre de perle d’un travail exquis : un livre ouvert dont les caractères étoient d’or, paroiſſoit ſur cette table ; je m’en approchai, & me voyant ſeul, je ne pus réſiſter à la curioſité de lire une ſentence qui étoit détachée : « Tu ne peux, diſoit-elle, ô mortel, monter ſur un trône qui t’appartient, ſans que l’hymen à la face d’Aſcaliſſe[1] ne t’y place. » Ces paroles me convenoient ſi bien, que je m’en fis l’application : ô Vilkonhis, m’écriai-je, que ta volonté ſoit faite ! À peine eus-je prononcé ces mots, que deux hommes aîlés parurent, & tels que l’on nous repréſente les ſpilghis[2] ; ils avoient le doigt ſur la bouche, & ils me firent ſigne de les ſuivre. J’obéis ; ils me conduiſirent dans un autre appartement, dont le lambris étoit orné de lames d’or, au milieu duquel étoit un lit où dormoit une femme d’une éclatante beauté. Son teint étoit couleur de roſe, & ſes traits ſans pareils ; je mis un genou en terre, & je contemplai cette

  1. Couleur de roſe.
  2. Anges.