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Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 20.djvu/24

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d’or ; il deſcend dans la catacombe, où l’on entretient le feu éternel : la flamme qui s’élève ordinairement à ſon aſpect, demeure tranquille ; il en eſt interdit : il voudroit parler au miniſtre du culte divin qui relève de ſon autorité ; mais la loi d’un ſilence impoſé depuis la création des myſtères ne le lui permet pas. Il gémit intérieurement : les prêtres, étonnés de ſa venue, frémiſſent du péril qui les menace ; ils ſavent que leur chef ne doit deſcendre dans les catacombes, qu’accompagné du roi pour ſon ſacre ſeulement & qu’il n’y doit paroître (hors ce que l’on vient de dire) ſans qu’une révolution d’état, ou quelqu’événement extraordinaire n’en ſoit la cauſe. Lamekis ſe proſterne devant le trépied ſacré ; il ſe purifie par le feu ; ſa confiance & ſa fermeté renaiſſent. Il remonte dans le temple ſupérieur, réſolu de ſoutenir la décence des myſtères, il passe la nuit au pied de l’autel : les voûtes tremblent ; au point du jour le tonnerre gronde, le ſimulacre gémit, les cornes du bœuf divin noirciſſent, & de ſa bouche reſpectable ſortent diſtinctement ces mots : Sémiramis eſt reine, & tu es ſon ſujet.

Lamekis, accoutumé d’expliquer les oracles, fut embarraſſé de trouver le ſens de celui-ci. Il