Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 20.djvu/23

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de l’obſtacle qu’il avoit mis à ſon empreſſement, elle ne troubla point de ſa préſence les myſteres ; ou peut-être qu’étant inſtruite des murmures que cette mort cauſoit, elle ne voulut pas les augmenter, & les rendre redoutables par ſon obſtination ; mais il n’étoit pas moins certain que ſa puiſſance étoit montée à ſon dernier période, & que rien ne pouvoit la contrebalancer.

Le grand prêtre, interdit & troublé, recourut dans cet embarras extrême à la divinité, dont il étoit le miniſtre chéri ; il l’invoqua ; mais quelle fut ſa ſurprise, de la trouver ſourde à ſa voix ! Ô ciel ! s’écria-t-il : Apis refuſe donc à ſon eſclave ſes ordres éternels ! Que dois-je faire ? Ouvrirai-je le[1] flanc fatal ? Ô reine ! que demandez-vous ? Et vous, ô dieu que je ſers depuis ſi long-tems, votre ſilence approuve ou désapprouve-t-il un ordre ſi contraire aux loix de ce temple ? Sémiramis repréſente votre pouvoir suprême ; elle en eſt l’image ; mais peut-elle s’en prévaloir juſques dans votre ſanctuaire ? Il dit, & le ſimulacre inflexible ne ſe manifeſtant par aucun ſigne, il ouvre ſon flanc reſpectable, il en tire la clef

  1. Dans le ventre du ſimulacre étoit renfermée la clef du ſouterrain.