Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 20.djvu/34

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çoit à l’effrayer ; elle crut deſcendre dans l’empire des morts. Cependant elle ne fit ces réflexions qu’intérieurement : plus elle avoit trouvé de difficultés, & plus ſa curioſité en étoit piquée. Un corridor aboutiſſoit à la dernière marche qui donnoit entrée à une grande gallerie, illuminée de diſtance en diſtance par des lampes qui ne s’éteignoient jamais. Le mur étoit revêtu de marbre, avec des hiéroglyphes repréſentant les myſtères de Sérapis. Cette vaſte ſalle avoit cent toiſes de long, & ſe terminoit par un portique, après lequel paroiſſoient quatre grandes rues qui étoient illuminées par un nombre infini de lampions. Le peuple fourmilloit de toutes parts, & le commerce y paroiſſoit régner comme dans les plus grandes villes.

À peine le grand-prêtre fut-il reconnu, qu’il s’éleva un cri général dont les voûtes retentirent. Le ſon d’un inſtrument lugubre, qui ſe fit entendre, ſembloit annoncer ſa venue. Dès qu’il eut frappé les oreilles du peuple, un ſilence profond ſuccéda ; les rues devinrent déſertes, & mille lumières nouvelles furent allumées, qui auroient pu diſputer l’éclat à celui du plus beau jour. Douze prêtres, vêtus d’une longue ſimare des peaux les plus fines, s’a-