sort qu’il devoit attendre. Dans ce dessein il se cacha dans le détour d’un petit bois, où la princesse venoit quelquefois rêver, & Zaïde s’assit quelques pas de lui.
CHAPITRE II.
Après, tant de travaux soufferts & tant de périls surmontés qui auroient lassé le courage du héros le plus aguerri, le jeune prince se voyoit enfin dans les lieux qui renfermèrent l’objet de sa tendresse, & s’y croyoit à l’abri des orages. Rien ne provoque mieux au sommeil que la fatigue du corps, jointe au repos de l’esprit. Ainsi Prenany ne fut pas longtemps au pied de l’arbre oh il s’étoit couché sans goûter les charmes d’un agréable sommeil.
Fêlée vint par hasard se promener auprès du bocage où il étoit avec la moresse : elle étoit seule, & sa gouvernante s’étoit arrêtée à quelque distance d’elle avec Agis, dont elle étoit toujours charmée. La princesse, qui badinoit avec son petit épagneul, le vit courir devant elle & l’entendit aboyer ; elle voulut le suivre, & détourna dans l’allée où Prenany étoit avec Zaïde.