Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/148

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CHAPITRE III.


Par quel malheur Prenany fut enlevé la veille de ses noces, & de la peine singulière à laquelle il fut condanmé par la mère de Solocule.


Les plus pompeux apprêts occupèrent toute la cour pendant ce temps, qui paroitroit un siècle à l’amoureux Prenany. Ces deux jeunes amans ne se quittoient plus, & commençoient à n’avoir plus rien à se dire ; leurs tendres sentimens, presque épuisés, appeloient des plaisirs plus sensibles, & plus ils voyoient approcher le doux moment qui devoit amener ces plaisirs, plus ils sentoient redoubler leur impatience.

MaÎsle jour qui devoir précéder cet hymen si désiré, Prenany se promenant avec la princesse & sa gouvernante, vit passer auprès de lui un homme inconnu, qui tenoit sa chère sarbacane. (Il venoit de l’oublier sur l’herbe, où il s’était assis avec Fëlée.) Prenany alla à lui pour la reprendre ; mais l’homme, en s’éloignant, prit un pois qu’il lui souffla au visage, & se mit à s’enfuir. Prenany en colère le poursuivit ; l’autre lui souffloit des pois dès qu’il s’arrêtoit. Enfin Prenany ayant suivi cet homme fort loin