CHAPITRE IV.
TANDIS que Prenany étoit dans cette triste occupation, sa perte causoit un chagrin extrême à la cour d’Amazonie. La princesse étoit rentrée au palais avec sa gouvernante ; & quand la nuit sur venue, sans que l’on vît paroître Prenany, la consternation fut générale. Fêlée surtout étoit désolée. Quoi ! disoit-elle, faut-il que le destin nous sépare, quand nous sommes près d’être unis pour jamais ? Ah ! misérable sarbacane, vous serez tous les malheurs de ma vie !
Le jour qui suivit cette funeste aventure, fut aussi triste qu’il devoir être rempli de joie ; les salles préparées pour les festins & pour les spectacles, les ares de triomphe élevés dans la ville, & qui devoîent embellir cet heureux hymen, étoient devenus autant de monumens qui renouveloient la douleur, en rappelant l’idée des plaisirs dont on s’étoit flatté, & qui s’étoient évanouis.