Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/184

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procuré à cet esclave malheureux, & vous devez en espérer de ma part une vive reconnoissence : d’un autre côté, vous serez assuré que je ne le reverrai plus ainsi, vous serez délivré d’un rival que j’aime malgré moi, & que l’absence & votre générosité me feront bientôt oublier.

Le maître des esclaves s’est laisse persuader ajouta Zaïde ; il doit laisser ouverte, pendant cette nuit, la porte des jardins qui donne du côté des montagnes ; mais mon dessein n’est pas que vous partiez seul ; dès que la nuit sera venue, je me trouverai à cette porte & nous sortirons ensemble d’esclavage. L’amour nous conduira dans des lieux plus fortunés, où nous jouirons sans crainte de ses douceurs.

Je fus charmé, continua Bengib, de la proposition de Zaïde ; aucun pressentiment ne m’annonça le malheur qui devoit nous arriver. Je témoignai à cette charmante fille toute la reconnoissance possible de ses soins, & j’attendis la nuit avec impatience,

Lorsque le jour finit, je me laissai enfermer dans les jardins ; & quand la nuit fut plus obscure, je cherchai la porte que Zaïde m’avoit indiquée : je la trouvai ouverte comme elle me l’avoit promis ; mais je ne trouvai point cette chère esclave. Je l’attendis fort longtemps ; je